DOMAINE DU HANDICAP

En ce qui concerne l’aide humaine, ces limites concernent les domaines suivants :

• Les déplacements en dehors des lieux habituels mais aussi dans les lieux habituels ; car ils demeurent toujours difficile en raison des paramètres suivants :
  • Le degré de fatigabilité de la personne car tout déplacement demande beaucoup de concentration et de vigilance à une personne déficiente visuelle 
  • Les obstacles présents sur le chemin et obligeant la personne à opter pour un autre circuit, voire parfois même l’accessibilité de la destination concernée 
  • Le temps (suivant la cause de l’altération visuelle, les difficultés peuvent être majorées par temps ensoleillé du fait de l’augmentation de l’éblouissement, ou au contraire par temps gris du fait d’une diminution importante des contrastes)
  • Le moment de la journée pour les mêmes raisons.  

• La gestion de la sécurité car une personne présentant une déficience visuelle sévère aura toujours une importante difficulté à se soustraire, éviter et/ou prévenir un danger 
• La confection des repas, notamment pour les personnes vivant seules et n'ayant pas eu l'habitude de cuisiner
• Le classement et la gestion des papiers qui demeure une vraie problématique pour une personne déficiente visuelle aggravée de surcroit par le nombre  de documents sollicités pour toute démarche administrative et la méconnaissance sociétale de ces difficultés.  

• La gestion vestimentaire (dont la  blanchisserie), notamment pour les personnes vivant seules. En effet, il demeure toujours difficile de vérifier l’état de propreté d’un vêtement.  

• Les courses, dès qu’elles doivent s’effectuer en dehors du périmètre de proximité de la personne. La possibilité innovante d’accès à différents produits par le biais d’internet peut s’avérer pertinente dans la mesure où elle ne s’appuie pas majoritairement sur des photographies des produits.  

• Le ménage en ce qui concerne tout ce qui relève exclusivement  du domaine visuel. 

En ce qui concerne l’aide technique, les outils permettant aux personnes déficientes visuelles de maintenir ou améliorer  leur autonomie concernent les champs suivants :

• Les aides techniques optique et informatique dans le domaine de l’information et de la communication 

En ce qui concerne plus particulièrement l'accès aux aides techniques pour la lecture et l'écriture, il faut tenir compte essentiellement de l'acuité visuelle de près avec les précisions suivantes :

• Il n'existe pas de possible accès à la lecture courante quand une personne n'est pas en capacité avec une correction classique d'accéder à des caractères Parinaud 5. En ce cas, la personne devra nécessairement utiliser une aide optique grossissante.   

• La préconisation de cette aide optique intervient le plus souvent au milieu ou à l'issue du parcours réadaptatif, lui seul permettant d'apprécier les besoins complémentaires additionnels que la rééducation ne peut prendre en compte pour le retour  à l'autonomie. C'est pour cette raison qu'il est  le plus souvent illusoire de vouloir apprécier les besoins en aide technique en amont de tout travail rééducatif préalable. Cependant, en raison des délais importants d’accès aux financements de ces aides techniques, il s’avère souvent nécessaire de déroger à cette règle. Il faut savoir de surcroît que si le délai entre la fin de la réadaptation orthoptique et l’acquisition de l’outil technique est trop important, la personne risque fort de perdre tout au moins en partie le bénéfice de cette rééducation. Comme dans tout apprentissage, la pratique régulière est indispensable au maintien des acquis

•  En l'absence de cette aide technique et notamment si la personne vit seule, elle sera dans l'obligation de faire appel à une tierce personne afin de déterminer de l'urgence d'un courrier ou de la teneur d'un document administratif par exemple

• Dans le cadre de ces aides techniques, nous rappellerons l’intérêt des filtres qui améliorent de façon importante la vison des contrastes et constituent ainsi de vrais outils  techniques pour les personnes déficientes visuelles 

• Les aides techniques à la vie journalière et tout ce qui concerne l’adaptation du logement ainsi que l’éclairage (excepté celui concernant les activités de lecture et d’écriture) qui sont toujours préconisés par l’ergothérapeute. Elles peuvent relever du secteur spécialisé de la DV comme le colorino (détecteur de couleur)  par exemple mais aussi de services non spécialisés.  

• La canne blanche ainsi que toutes les aides techniques servant au déplacement qui sont préconisées par l’instructrice en locomotion.  

• D’autres aides techniques ne relevant pas exclusivement de la DV comme la téléalarme par exemple pouvant être préconisées par les professionnels du service toujours dans l’objectif d’optimisation de l’autonomie. 

Enfin, il importe de rappeler qu’aide humaine et aide technique peuvent se compléter et que  dans l’analyse des limites à l’autonomie d’une personne déficiente visuelle, les difficultés sont  très  souvent majorées par les éléments suivants : 

-      Inconfort dans la réalisation de la tâche  

-    Exécution incorrecte de la tâche, notamment au regard des normes   sociales  

-      Effort augmenté par le besoin accru de concentration et de vigilance 

-      Lenteur dans l’exécution de nombreuses tâches.