Rôle de la vision

Sens prédominant, la vue fournit la majorité des informations sensorielles qui nous sont nécessaires à l'interaction avec l environnement. Selon l’activité que nous effectuons  60 à 90% des apports sensoriels  nécessaires sont d'origine visuelle.

La vision est un mécanisme complexe, les découvertes récentes en neuro sciences nous permettent de mieux comprendre ses différents rôles.

  • Rôle social

La vision est le support primordial à la communication. Ce lien se crée dés la naissance par l'échange de regards entre la mère et son bébé. Il s'élabore et s'enrichit ensuite tout au long de notre existence. A la fois émetteur (je regarde) et récepteur (je capte le regard de l'autre), la vue nous permet de décoder les relations humaines.

  • Rôle moteur

Élaborer, planifier et contrôler le geste se font par apprentissages et acquisitions successives. La régulation du tonus musculaire, l'imitation du geste de l'autre, le rétro contrôle gestuel sont induits et facilités par la vision.

  • Rôle cognitif

Pour réaliser une activité, pour élaborer une solution à une situation donnée il faut un système de synthèse qui permette la saisie de l'information, son organisation et sa compréhension.

La vue assure la détection de l'information. La vision fait intervenir les mécanismes cérébraux de l'attention pour situer l'information et son contexte, les mécanismes de l'identification et de la compréhension pour interpréter le message visuel. L'analyse comparative avec les informations issues des autres sens, l'éducation, la mémoire, l'entraînement jouent ici un rôle essentiel et spécifique à chacun.

La vision nous permet donc le traitement des informations pertinentes pour la vie quotidienne: reconnaissance des objets, des visages, interprétation correcte des scènes visuelles.

  •  Rôle dans le cycle circadien

Le rôle de la vision dans la voie endogène du cycle circadien  (jour/nuit) est désormais bien connu. La qualité et la quantité  de l’éclairage  que nous percevons influe sur la régulation de la durée et de la qualité de nos phases de vigilance et sommeil.

Enfin l'importance de la vue dans la voie neuro psychologique du bien être et de l'estime de soi, explique son retentissement sur notre humeur et notre état psychologique.

En conclusion la vision est nécessaire mais paradoxalement non indispensable. Un non voyant ou malvoyant peut continuer à effectuer ses différentes activités mais toutes ses actions deviennent lentes, coûteuses en énergie et source de perte d'autonomie. Un patient qui perd sa vision fonctionnelle n'allègue pas une baisse d'acuité visuelle mais relève ses difficultés: incapacité à se déplacer, à effectuer les activités domestiques, à lire son courrier, repli sur soi généré par la peur de l’accident ou de la chute...

Cette multiplicité des rôles de la vision explique la complexité de la mise en œuvre de la réadaptation d’une  personne déficiente visuelle. Il ne s'agit pas d'apporter une solution dans un domaine bien défini mais de permettre la réalisation d’un ensemble d'activités spécifiques à chaque sujet et à son propre projet de vie. Chaque projet se doit d’être unique et personnalisé.