VIE PROFESSIONNELLE

 

Dans ce domaine, les difficultés relèvent de très nombreux paramètres, mais en tout premier lieu  du  moment où la personne se situe dans sa vie professionnelle, à savoir insertion dans l’emploi ou maintien dans l’emploi. En effet, l’apparition de la déficience visuelle se pose de façon très différente au regard de ces deux situations. 

Envisageant le cas de la personne adulte, nous n’évoquerons pas les problèmes liés à l’orientation professionnelle bien que pouvant concerner de jeunes adultes. 

En ce qui concerne l’insertion professionnelle, outre les problématiques de compétence,  retrouvées de manière nettement plus exacerbée que chez le jeune ne présentant pas de déficience visuelle, la différence au regard de l’insertion dans l’emploi relève essentiellement de l’atteinte visuelle en elle-même qui se pose de manière très différente. Dans cette atteinte visuelle, certains paramètres vont impacter différemment, à savoir : 

  • Cécité totale ou malvoyance qui demande une approche différente selon le poste identifié; 
  • Evolutivité de cette atteinte visuelle, dont le degré demeure bien souvent imprécis; 
  • Altération de l’apparence physique par atteinte de la partie antérieure des globes oculaires qui impacte fortement dans  la relation aux autres. 

Toute situation demeure individuelle, mais parmi la diversité des difficultés rencontrées, il importe de souligner que lorsque l’atteinte visuelle « ne se voit pas » le choix du moment de  dire cette atteinte visuelle à l’employeur appartient à la personne : lors de la postulation, lors de la prise de RDV ou lors de l’entretien d’embauche. 

Par ailleurs, il faut aussi ajouter, qu’un certain nombre de jeunes adultes ont tout « misé » dans leur cursus sur leur vie professionnelle au travers de parcours scolaires parfois même très complexes  et ont négligé les stratégies d’autonomie pour la vie quotidienne. Or l’absence d’acquisition de ces stratégies, comme celles concernant le déplacement par exemple, peut alors fortement majorer la difficulté d’accès à l’emploi, et voire même les «rattraper » à plus ou moins longue échéance au cours de leur vie professionnelle.

En ce qui concerne le maintien dans l’emploi, l’atteinte visuelle se pose de façon différente, étant nécessairement apparue au cours de la vie professionnelle. L’importance de l’atteinte visuelle va bien sûr jouer en priorité. Une atteinte « modérée » posera en priorité le problème des déplacements motorisés. A partir du moment où l’atteinte visuelle est sévère ou très sévère, les difficultés sont complexes. 

Comme dans le champ de la vie sociale, elles sont fortement majorées par la méconnaissance du handicap visuel. 

Elles dépendent :

  • De la personne avec:
  • Les répercussions fonctionnelles de l’atteinte visuelle, extrêmement variables d’une personne à l’autre (cf. définition de la vision);
  • L’approche psychosociale de la personne avec les motivations qui lui sont propres, l’état de ses ressources, son âge, son milieu familial et son entourage proche…  
  • Du contexte de travail avec : 
  • Le poste de travail occupé, le niveau de formation de la personne, sa capacité à évoluer sur un autre poste de travail;
  • La taille de l’entreprise et  l’environnement professionnel.

Elles concernent : 

  • Un champ très spécifique aux personnes déficience visuelle pour lesquelles l’atteinte visuelle n’est pas visible, et pouvant se rencontrer lors d’évolutivité de certaines pathologies, qui est le choix de dire ou de ne pas dire à l’employeur cette atteinte visuelle. D’ailleurs, nombreuses sont les situations où la personne cache son handicap à sa hiérarchie pendant des années. Seul un collègue de travail est souvent au courant et aide la personne;
  • La notion d’effort constant, très coûteux en énergie qu’entraine une atteinte visuelle sévère responsable alors de lenteur et d’une plus grande fatigabilité;
  • La forte sensibilité à l’environnement lumineux et à aux  modifications de cet environnement lumineux;
  • La difficulté dans les déplacements surtout à partir du moment où il y a modification de l’environnement, ce même avec des stratégies mises en  place car tout déplacement demande beaucoup de concentration et de vigilance à une personne déficiente visuelle;
  • Les altérations de la  communication du fait de la perte du regard social et toutes les autres difficultés identifiées dans la vie sociale (cf. vie sociale);
  • Tout changement non prévu, mais aussi programmé du contexte professionnel, car toujours générateur de stress pour une personne déficiente visuelle en raison de la modification d’organisation nécessaire. 

Toutes ces difficultés dont certaines très particulières à la déficience visuelle expliquent que l’accompagnement dans l’emploi relève de professionnels spécialisés car il va falloir accompagner cette personne : 

  • D’une part, dans sa décision de poursuivre ou pas son activité professionnelle en raison notamment de la problématique liée à l’effort majoré par l’atteinte visuelle nécessaire à accomplir sa tâche;
  • D’autre part, dans l’aménagement adéquat de son poste de travail qui peut concerner : 
  • L’adaptation du poste de travail avec mise en place d’un auxiliaire professionnel par exemple; 
  • L’acquisition d’aides techniques, optiques ou autres; 
  • L’organisation dans son travail; 
  • L’aménagement de ses horaires; 
  • La prise en compte de ses déplacements qui selon l’importance de l’atteinte visuelle demeurent toujours difficiles et donc source de perte d’énergie dans le travail.  

Cet accompagnement relève donc d’un étroit partenariat avec ces professionnels spécialisés, l’employeur, le médecin du travail et les services spécialisés dans l’accompagnement dans l’emploi des personnes handicapées. (cf. partenariat : domaine professionnel).